Sur le terrain

À l’École royale de Jerez Nastasia danse avec les chevaux

À l’École royale de Jerez Nastasia danse avec les chevaux
La reprise du manège. La beauté des chevaux de Pure Race Espagnole apparaît © Ecole royale andalouse d'art équestre

DRESSAGE. Parmi les cavaliers de la prestigieuse institution andalouse, une élève française, qui vient de se produire à Paris.

Accor Hotel Arena, Paris, dimanche 9 octobre. Il est 23 heures. L’École royale andalouse d’art équestre de Jerez vient d’offrir deux jours exceptionnels de représentations avec Comment dansent les chevaux andalous. Sauts d’école, travail à pied, carrousel ou encore présentation de la garrocha et de la doma vaquera. Les cavaliers et leurs chevaux andalous ont enchaîné les numéros avec élégance et légèreté. Leur école installée à Jerez de la Frontera est un peu le saint des saints de l’équitation et du dressage en Espagne. Fondée en 1973, elle puise les principes de son enseignement dans la meilleure tradition, commune aux Écoles de Vienne, de Saumur et de Lisbonne. Son fondateur, Don Alvaro Domecq, était l’un des plus célèbres rejoneador du pays. Éleveur de chevaux et de taureaux, il était passionné par la culture équestre andalouse, la belle et noble équitation.

GRÂCE À LA BOURRELLERIE

Deux semaines avant le spectacle, nous avons interrogé Nastasia Manan, une jeune cavalière française, qui a évolué devant nos yeux il y a quelques heures ici à Paris. Elle est française, originaire du Sud-Ouest et est une des nombreuses étrangères qui font un passage par la prestigieuse École. D’une voix douce où affleurent l’énergie et la jeunesse de ses 27 ans, Nastasia Manan, élève en quatrième année, évoque avec à-propos toutes les vertus de la Real Escuela. C’est par la porte de la bourrellerie qu’elle est entrée dans l’École de tradition équestre. « J’ai toujours voulu être cavalière, mais l’équitation est un loisir qui coûte cher. Alors j’ai trouvé un autre moyen de travailler avec les chevaux : je me suis engagée dans la bourrellerie. » Après une formation de sellier-harnacheur à Mirande dans le Gers, Nastasia prend la route de l’Andalousie. Pendant deux ans, elle suit les cours de sellier mais chaque après-midi travaille son équitation avec des cavaliers et des professeurs de l’École. Objectif : rejoindre les rangs des élèves. Elle l’atteint, dans un second temps, puisque, après avoir passé les examens théoriques et pratiques, elle compte parmi les quatre cavaliers sélectionnés sur plusieurs dizaines.

 Ici à Jerez, elle vit cette équitation classique magnifiée dans son terroir d’origine. Les écuyers de l’École montent en effet des chevaux de Pure Race Espagnole (PRE), ceux-là même qui illustraient les planches de l’École de cavalerie de La Guérinière au XVIIIe siècle...Lire la suite...