Reportage

Breeder's cup, une pléiade de champions

Breeder's cup, une pléiade de champions
Mémorable arrivée à Churchill Downs à Louisville en 2010, entre Zenyatta et Blame ©Joe Klamar/AFP

Le temps d’un week-end, fin octobre-début novembre, les Américains célèbrent le pur-sang. Au cours d’une double réunion internationale, quatorze épreuves récompensent les champions de la saison. C’est la seule fois de l’année où coursiers anglais, irlandais et français défient leurs homologues nord-américains.

Les vendredi 31 octobre et samedi 1er novembre, tous les passionnés du pur-sang anglais jetteront leur dévolu sur la trente et unième Breeders’ Cup. Pendant deux jours, le somptueux hippodrome californien de Santa Anita, proche de Los Angeles, rendu célèbre par les exploits de Seabiscuit dans les années 1930 (dont la statue trône au coeur du rond de présentation), accueillera le championnat des pur-sang. Quatorze courses mettront en compétition les cracks du monde entier : américains, bien sûr, mais aussi européens, venus glaner un supplément de gloire après une campagne ayant pris fin avec le week-end de l’Arc de triomphe et le Champions Day d’Ascot, coursiers asiatiques, sud-africains, australiens et sud-américains, avides d’en découdre et de récolter les milliers de dollars d’allocations promises aux héros. Bref, une pléiade de champions réunis sur deux jours garantira le spectacle dans des courses rythmées et épiques sous les yeux de dizaines de milliers de visiteurs venus célébrer le pur-sang dans une ambiance bon enfant.

 À l’origine de la Breeders’ Cup, un rêve, celui de John R. Gaines (Ganesway Farm à Lexington), propriétaire-éleveur respecté du Kentucky : organiser un championnat international de fin de saison sur le sol américain. Il y pense dès 1982. Et le 10 novembre 1984, sa vision devient réalité. Très exactement 64 254 spectateurs se pressent sur l’hippodrome d’Hollywood Park pour assister aux sept épreuves mettant aux prises les meilleurs chevaux, entraîneurs et jockeys. Une colossale enveloppe de 10 millions de dollars d’allocations est distribuée au cours de la réunion. La chaîne nationale NBC consacre quatre heures de direct à l’événement annoncé de longue date. La victoire de l’outsider Wild Again dans le Breeders’ Cup Classic, l’épreuve phare de la soirée avec ses 3 millions de dollars, sorti vainqueur d’une photo-finish avec le favori SlewO’Gold et le vainqueur des Preakness Stakes, Gate Dancer, clôt en apothéose une journée qui recueille immédiatement l’adhésion générale. Ce succès du petit contre les grands, de David contre Goliath, montre au monde entier que le rêve hippique reste accessible. Mais aussi que le risque paie, puisque le propriétaire du gagnant n’a pas hésité à débourser 360 000 dollars pour supplémenter (inscrire moyennant une indemnité) son cheval dans la course. La Breeders’Cup est lancée...Lire la suite...