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Sous le marteau à 8,6 millions

Sous le marteau à 8,6 millions
"London" a été adjugé 8,6 millions d'euros ©Daguerre

Un record absolu ! London (photo), partenaire du cavalier néerlandais de CSO Gerco Schröder, a été adjugé… 8,6 millions d’euros le 7 avril ! Et ce sont 11 126 151 euros qui ont été récoltés par Rabobank sur le site de ventes en ligne BVA, pour une vingtaine de chevaux passés sous le marteau. On attendait cette vente aux enchères sur Internet avec beaucoup de curiosité puisqu’il s’agissait d’une première du genre pour les sports équestres. À la suite de la liquidation de la société Eurocommerce et de sa mise en recouvrement par la banque néerlandaise Rabobank, les liquidateurs ont ainsi procédé à la vente aux enchères exécutoire des vingt et un chevaux détenus par la société. Sans visite vétérinaire à la clé, soit dit en passant. Point d’orgue de cette vente, London, double médaillé olympique, a plus que doublé la mise de départ en étant adjugé 8,6 millions d’euros hors taxes !


 L’acquéreur, Gaston Glock, un armateur autrichien, permet ainsi à Gerco Schröder de conserver l’exploitation sportive de son cheval. Cette somme n’a jamais été atteinte pour un étalon de sport. Bien entendu, à ce prix-là, il n’est pas question d’une quelconque rentabilité mais bien davantage d’un geste de mécénat (Gaston Glock a également investi dans des chevaux de dressage) : en effet, la carrière sportive du cheval est déjà bien entamée (il est âgé de 14 ans), et celle d’étalon pourra difficilement “rembourser” les 8,6 millions d’euros (à raison de 3 500 euros la saillie, par exemple, il en faudrait plus de 17 000 pour équilibrer !). À titre de comparaison, dans les courses, un étalon est syndiqué en parts, amortissables sur trois ans (quatre maximum) : ainsi le trotteur Ready Cash a été syndiqué en 90 parts de 37 500 euros – sur la base de 100 saillies par an – , soit 3,37 millions d’euros.


 Le succès de London suscite des convoitises, puisque la vente des étalons des Haras nationaux confiée à Arqana se déroulera aux enchères le 8 septembre. En têtes d’affiche, le multimédaillé Mylord Carthago et le talentueux Paddock du Plessis, deux membres de l’équipe de France sous la selle respective de Pénélope Leprevost et de Timothée Anciaume.


 S’il paraît logique que l’État se sépare de ce cheptel qui n’a plus de raison d’être, cette vente a suscité quelques interrogations. Ces deux cavaliers auraient aimé avoir une sorte de droit de préemption. Une solution « impossible » selon les termes de France Haras, car ces étalons « sont un bien public, et il fallait donc une mise en concurrence pour une parfaite transparence ». Toutefois, France Haras précise que Mylord Carthago restera sous selle française après cette vente quel que soit le propriétaire. Mais n’y a-t-il pas ici entrave aux principes de la liberté de commerce ?